Retour sur l’Assemblée des allié·es 2024 de la Fabrique des transitions

La perspective d’une Assemblée à distance, sans la chaleur des retrouvailles  caractéristique des réunions de l’alliance, n’aura pas découragé les allié·es éparpillé·e s dans toute la France. Près d’une centaine d’entre eux·elles étaient connecté·es les 11 et 12 décembre 2024 pour participer à l’Assemblée des allié·es de la Fabrique des Transitions. Deux jours pour faire phosphorer les esprits, interroger les grands enjeux des transitions et parler bilan et projets de la Fabrique des transitions. 

Des conférences qui questionnent, qui alertent...

Comme à l’accoutumée, la Fabrique des transitions a souhaité faire de cette Assemblée un espace pour élargir les horizons et (re)questionner nos actions en faveur des transitions. Ainsi le thème de cette édition 2024 était : «Post-fascisme ou post-croissance ? Dans un contexte de renforcement des conservatismes économiques et de montée des idées réactionnaires, comment faire des transitions une réponse puissante, pensée depuis et par les territoires ?». 

La conférence inaugurale a donc donné le ton. « Post-fascisme ou post-croissance : quelles perspectives ? » : pour y répondre, Ugo Palheta, sociologue à l’Université de Lille et Florence Jany-Catrice, économiste à l’Université de Rouen Normandie ont fait dialoguer leurs travaux. 
Parmi les grands éléments d’analyse et messages partagés par les deux intervenants, on retient notamment que sortir du paradigme de la croissance est aujourd’hui d’une complexité absolue, mais que ce travail reste indispensable pour faire face aux conséquences des crises environnementales et revenir sous les limites planétaires. 

Pour Florence Jany-Catrice, dépasser la croissance ne peut advenir sans repenser les institutions de la redistribution sociale et économique. Elle conseille pour cela de créer des gouvernances polycentriques et des instances démocratiques locales où l’on pourra imaginer des alternatives au capitalisme, à la croissance, et se séparer de la logique de volumes.

… et des ateliers pour partager et co-construire !

La deuxième journée quant à elle invitait les allié·s à s’interroger sur le fonctionnement de l’Alliance – l’après-midi étant consacré à des ateliers autour des différents dispositifs portés par la Fabrique. 

La Communauté apprenante sur la Mise en récits (COMAP MER) était évidemment au programme ! Active depuis novembre 2021, soit dès les origines de la Fabrique des transitions, la COMAP MER, que le Cerdd anime avec la Fabrique, a pour objectif d’approfondir et de diffuser les connaissances sur la mise en récits, et de faire monter en capacité les allié·es de la Fabrique des Transitions sur les approches narratives. C’est le lieu où l’on décortique la mise en récits sous toutes les coutures ! Quelles nouvelles postures pour la communication en mode « récits » ? Quel rôle pour les médias dans la mise en mouvement des coopérations territoriales ? Quelle place pour le paysage et ses aménagements dans le récit de territoire ? Tout y passe ! 

L’atelier COMAP MER lors de l’Assemblée fut l’occasion de (re)présenter ce dispositif aux nouveaux et nouvelles venu·es dans l’Alliance, de proposer une brève introduction théorique à la mise en récits et surtout, de donner la parole à des allié·es pour qu’ils et elles puissent « pitcher », en 10 minutes, leur projet de mise en récits. Trois se sont prêtés au jeu :

• Marie Remande qui a présenté les ateliers artistiques et ludiques élaborés par le collectif Récits’danses, associé à Artefacts en Centre-Val de Loire ;
• Bénédicte Parry qui accompagne l’association Vent d’Ouest à Caen autour du projet « Éco-solutions pour toutes et tous » grâce auquel des habitants sont formés aux low-techs ; 
• André Jaunay du Conseil de développement Pays Vallée du Loir, qui a partagé les résultats obtenus suite à un gros travail pour mobiliser les habitant·es autour de la rénovation énergétique. 

Cet atelier a également permis  de rappeler que la richesse des échanges tenus en COMAP MER au cours des 15 éditions passées a fortement contribué à consolider l’approche de la mise en récits via ses cinq dimensions fondamentales. Des dimensions que vous pouvez explorer en vous plongeant dans le manuel « Les 5 dimensions de la Mise en récits », publié en octobre 2024.