Visites de terrain inspirantes
L’après-midi a laissé la place aux ateliers permettant d’approfondir certains sujets ; un premier sur le foncier public et les outils de protection adaptés pour pérenniser la vocation nourricière des terres, un autre sur les échanges et comparaisons inter-régionales et internationales sur les trajectoires des systèmes agri-alimentaires territoriaux, ou encore un autre sur la santé et les dispositifs innovants pour une alimentation saine et durable, pour n’en citer que quelques-uns.
Le Cerdd co-animait lui-même, aux côtés d’Extracité, de Douaisis Agglo et des Essaimeurs, l’atelier « Mise en récits et portage politique des initiatives de transition : des clés pour l’engagement des parties prenantes ? » qui a remporté un franc succès d’après les premiers retours des participant·es.
D’autres chargé·es de mission sont allé·es sur le terrain affronter quelques moustiques sudistes et découvrir, les pieds dans la terre, des initiatives locales : La Cagette, supermarché coopératif et participatif, ou encore Oasis Citadine, une association qui porte un projet de permaculture et agroforesterie en milieu urbain.
En fin de journée, les paysan·nes producteur·rices de l’Hérault ont investi le Corum pour régaler les convives avant que ces derniers assistent à un spectacle burlesque dénonçant les dérives de l’industrie agroalimentaire.
La soirée s’est ensuite ouverte au grand public avec une dernière conférence accueillant Perrine Bulgheroni de la ferme du Bec Hellouin, Salomé Saqué, journaliste économique, Laurent Cherchi, chef du restaurant étoilé Reflet d’Obione et Nicolas Bricas, socio-économiste de l’alimentation. Un débat qui proposait de plonger au cœur de nos assiettes pour décrypter les leviers d’action à notre portée : formation, fermes coopératives… plusieurs pistes ont été évoquées devant une salle toujours comble.
Un repas pour 800 personnes, au bilan carbone exemplaire
Après une première journée pour le moins enrichissante, le réveil se fait aux aurores pour les chargé·es de mission qui ont choisi les visites de terrain. Découverte de la cuisine centrale et présentation de la future cité de l’alimentation, balade au cœur du site emblématique d’Agropolis Lavalette ou encore exploration de l’un des plus grands espaces test agricoles de France. Les visites ne manquent pas d’inspirer certains des membres de la délégation Hauts-de-France pendant que d’autres sont en atelier.
L’heure de reprendre des forces tombe à pic. La cuisine centrale de Montpellier a relevé le défi – haut la main ! – de confectionner un repas pour 800 participant·es qui a su ravir les papilles des participant·es des Hauts-de-France avec des produits de qualité et de proximité ! Cerise sur le gâteau, le bilan carbone, clairement affiché, se situe en dessous de celui d’un repas moyen français. De quoi inspirer l’ensemble des acteurs présents dont beaucoup travaillent sur les questions de restauration collective dans les territoires.
Approche systémique de l’alimentation
Retour aux sources dans l’amphithéâtre dès 14 heures pour tous·tes les participant·es. La plénière de clôture débute avec des étudiant·es de l’Institut Agro Montpellier pour faire l’état des lieux de ce qu’ils et elles ont retenu des ateliers. L’exemple des fermes municipales semble les avoir particulièrement marqué. La commune de Mouans-Sartoux est bien sûr dans tous les esprits. Comment adapter ce concept en tenant compte des spécificités des territoires ? La question est sur toutes les lèvres.
Pour Isabelle Touzard, ces Assises et leur qualité montrent qu’une expertise se crée dans les collectivités : « On fait la démonstration que c’est possible, qu’on peut allier les questions de l’eau, de l’alimentation, du social… Cela nous légitime pour interpeller les politiques, notamment au niveau européen. »
L’approche systémique s’invite à nouveau lorsque la santé est évoquée comme prisme indispensable pour aborder les questions alimentaires dans les territoires. Une piste à déployer largement afin de mobiliser le plus grand nombre, au-delà des pratiques culturelles et politiques. Agriculteur·rices, personnel de santé, futurs parents sont en première ligne pour parler d’alimentation sous cet angle, mais plus globalement chacun·e est en effet soucieux·euse de sa propre santé. À Strasbourg par exemple, le dispoditif Ordonance verte permet de fournir, sur ordonnance, un panier de produits biologiques aux femmes enceintes afin de limiter l’impact des perturbateurs endocriniens.
Autre levier puissant pour faire évoluer les pratiques en matière d’alimentation : la commande publique à travers la restauration collective. Là aussi, des initiatives intéressantes existent mais sont très dépendantes du modèle de restauration de chaque territoire. L’évolution du cadre de la commande publique est au cœur de la problématique : comment le faire évoluer ou sur quel levier agir pour introduire davantage de produits locaux durables dans les restaurations collectives ? Certaines associations comme France Urbaine travaillent à faire évoluer les choses sur ce plan.